Lorsqu’il n’y avait plus de canons ni de
pompes…la cartonnerie à Saint Gervais
(1919-1983)
ce texte a été publié par ARAMHIS Chroniques rivoises, n°41, Mai 2006
On
a pris l’habitude de vous parler de ce qui a disparu depuis longtemps. Mais il
y a aussi l’histoire industrielle très récente que vous avez connue. C’est le
cas de la cartonnerie à Saint Gervais.
Monsieur
R. Battut nous a déjà présenté l’histoire de la fonderie de canons de Saint
Gervais jusqu’à sa fermeture en 1865 (1) et nous allons compléter l’aventure
inachevée de ce site qui est encore utilisée par la société Depagne.
A
sa fermeture en 1865, l’ancienne fonderie appartenait à plusieurs
propriétaires, parmi lesquels quelques insolvables comme Frédéric Rubichon. A
la suite d’une adjudication publique, elle est acquise par le sieur Blanchon,
dont on ne sait rien. Sa succession, composée d’indivis entre plusieurs
héritiers se termine par une nouvelle adjudication en 1903 que remporte Jean
Eugène Mazuit, propriétaire et ancien maire de Rovon. En août 1905, les
consorts Mazuit, vendent la fonderie, la chute dite du martinet à Rovon et les
terrains, sauf une maison, à un ingénieur parisien qui a un projet. Charles
Joseph Gelly, ingénieur hydraulicien, domicilié à Paris avait constitué avec
quelques actionnaires une société pour "la fabrication de pompes automatiques
Gelly " en 1904. Pour 20 000 francs, il s’offrit les locaux nécessaires à
son industrie. Il ne fit pas ses affaires, et en 1912 une troisième
adjudication en moins d’un demi-siècle, permis à un industriel grenoblois
d’acquérir l’espace industriel. Jacques André Nicolet est un ingénieur Arts et Manufacture(promotion 1902), ce qui indique une solide
compétence du monde de la production. Il
n’a pas été possible de savoir s’il
était apparenté à la banque Nicolet et à la famille Nicolet, qui créera la
papeterie de la « Ouatose » à Domène quelques années plus tard, mais
cela ne serait pas étonnant. En juin 1919,
Les
listes électorales (qui indiquent les professions) montrent que Nicolet a
laissé vers 1921 la direction effective à un nommé Louis Giraud et que celui-ci
sera ensuite remplacé vers 1936 par Luc Meunier. Une liste de 17 ouvriers à la
cartonnerie en
Sans
discuter des productions, des fournisseurs et des clients, ni des causes des
difficultés économiques car nous n’avons aucune information sur ces sujets,
nous avons juste la possibilité d’ajouter une anecdote.
En 1940, lors du
« Blitz » nazi, il y eut des combats vers Voreppe et des mouvements
de troupes dans notre secteur. Le 20 juin 40 l’Armée française a fait sauté le pont de Saint Gervais et le 24 juin il y a
eu bombardements allemands autour du pont et de la cartonnerie où l’Armée
française avait laissé des troupes.
Par
deux fois , le Maire fit constater par un huissier (monsieur Jules Hyvrand) à
la demande de monsieur Allard, directeur de la cartonnerie ce que l’Armée
française avait emporté avec elle :
-40
planches de
-
nombreux outils
Comment
doit on analyser cela ? D’abord, il y a la préoccupation de demander un légitime dédommagement au gouvernement. Ensuite il ne
faut pas oublier que l’armée utilisait encore des chevaux (ce qui ne sera plus
le cas après 1945) et que ceux-ci durent se régaler. Enfin c’était la débâcle
militaire et nos soldats se débrouillaient. Du carton et des livres : de
quoi s’isoler des balles et de l’humidité, de quoi faire des lits et du
feu ; des planches pour faire des passerelles lorsque les ponts avaient
sauté… Triste, historique et humaine réalité que le manque de préparation de
nos troupes au début de
Devenue
Toujours
en 1983 le conseil municipal décida d’acheter les parcelles et les bâtiments
des « cartons industriels Nicolet », ce qui fut fait en avril 84.
L’idée était de maintenir le site en état et de le proposer à la revente à un
entrepreneur. Ce fut monsieur Mussi en 1985 pour la société Depagne S.A.
(appareil électrique).
Nous
serions très heureux si d’anciens ouvriers nous contactaient pour nous raconter
la cartonnerie autrement. Merci
L.
FERRIERE
1- Chroniques rivoises n° 21 – mai 1996. p 27-32
sources : archives municipales de Saint-Gervais, notamment la liste
électorale de 1924.
nom |
prénom |
date |
qualification |
lieu naissance |
date Naissance |
Laurent |
Léon |
1926 |
cartonnier |
Rovon |
1871 |
Laurent |
Louis |
1926 |
cartonnier |
|
1904 |
Dailloux |
Lucien |
1926 |
cartonnier |
Chatte |
1861 |
Vallet |
Louis |
1926 |
manœuvre |
Grenoble |
1909 |
Terrot |
Ferdinand |
1926 |
journalier |
Saint Gervais |
1855 |
Romeyer Dhuber |
Elise(?) |
1926 |
comptable |
La Riviere |
1873 |
Golbodon |
Bertrand Albert |
1926 |
mécanicien |
Rovon |
1875 |
Cartier |
Félicien |
1926 |
ouvrier d'usine |
Rencurel |
1858 |
Bouvier |
Michel |
1926 |
ouvrier cartonnier |
St Pierre de Chartreuse |
1885 |
Pesenti |
Joseph |
1926 |
ouvrier cartonnier |
Brembilla (it) |
1888 |
Gervasoni |
Michel |
1926 |
ouvrier cartonnier |
Saint Gervais |
1887 |
Gay |
Léontine |
1926 |
ouvrière cartonnier |
La Riviere |
1858 |
Pardini |
Louis |
1926 |
employé d'usine |
Marseille |
1891 |
Pardini |
Zoé |
1926 |
employée d'usine |
|
1894 |
Attuyet |
Constant |
1926 |
mécanicien |
Vatillieu |
1874 |
Giraud |
Louis |
1926 |
fb de carton |
ND de Mesage |
1869 |
Giraud |
marie |
1926 |
|
St Pierre de Mesage |
1875 |
Giraud |
marie |
1926 |
|
Bourgoin |
1910 |
Giraud |
Germain |
1926 |
|
Bourgoin |
1914 |
Meunier |
Lucien |
1936 |
patron |
Lyon |
1893 |